Assistant sexuel
Le métier d'assistant sexuel est une forme d’accompagnement spécifique qui consiste à raviver le plaisir sensuel, érotique ou sexuel chez les adultes en situation de handicap qui en font la demande. Sur le plan légal, cette activité est souvent assimilée à de la prostitution alors que ses promoteurs en jugent autrement. La demande vient plus des hommes que des femmes L'accompagnement à la vie affective et sexuelle est apparu aux Pays-Bas en 1980 . Cette pratique est par la suite apparue en , au , et en , .
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Origines et histoire de l'activité d'assistant sexuel La perception de la personne « handicapée » comme sujet — de droit, de sa parole, de ses actes, mais aussi sujet de désir — est très récente. En Occident, elle n'apparaît qu'avec les mouvements des dans les années 1960/1970, dans un premier temps aux . Dès les années 1980, des personnes ont été formées aux États-Unis et dans le Nord de l'Europe, afin de fournir une assistance sexuelle aux handicapés . Avant la reconnaissance de cette activité dans certains pays seuls des l’exerçaient.
En 2010 les « services sexuels » font débat dans de nombreux pays. Des prises de position ont relancé le débat sur l'accompagnement sexuel des personnes dépendantes. Au droit à la sexualité pour tous s'oppose un refus de la marchandisation des rapports sexuels et de la légalisation d'une forme de prostitution.
Le métier d'assistant sexuel
L'accompagnement sexuel est assuré par des hommes et des femmes, quelle que soit leur orientation sexuelle, pratiquant la prostitution ou exerçant dans les milieux paramédicaux, sociaux et médico-sociaux. Cela peut aller du simple corps à corps à la pénétration, en passant par la masturbation . Il n'y a généralement pas de baisers afin d'éviter qu'il y ait une connotation trop sentimentale. Pour instaurer un climat apaisant et de confiance, l'assistant sexuel peut utiliser de la musique d'ambiance, des bougies ou encore des huiles. En Suisse ce service est rémunéré entre 100 et 150 euros, quelle que soit la nature de la prestation fournie . Les assistants sexuels sont sélectionnés et reçoivent obligatoirement une formation. Mais en France, cela doit impérativement être totalement bénévole.
Les statuts de l'assistant sexuel]
Dans une majorité de pays le statut d'assistant sexuel n'est pas reconnu et cette activité peut même être illégale. Plusieurs pays reconnaissent néanmoins cette activité tandis que d'autres ont débuté un débat sur le sujet.
Allemagne
L'Allemagne a été un des premiers pays à avoir autorisé cette pratique. Le terme allemand pour assistant sexuel est Sexualbegleiter.
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Belgique
Le statut d’assistant sexuel existe en Belgique mais cette activité est peu répandue .
Concernant le handicap mental, Michel Mercier (professeur de psychologie) écrit en 2005 qu' Il convient de développer dans ce domaine une éthique adaptée aux spécificités et aux limites des personnes concernées, éthique qui oblige à les accompagner dans certaines circonstances, parfois à décider à leur place. »
France
Sur le plan légal, l'assistance sexuelle est en France assimilée à la . Un membre du personnel médical qui organiserait une rencontre sexuelle pour un résidant en institution ou un patient à domicile risquerait d'être accusé de proxénétisme . Un véritable engagement en faveur de l'accompagnement sexuel a cependant émergé à partir de 2007, année de l'organisation du colloque « Dépendance physique : intimité et sexualité » à Strasbourg , suivi en novembre 2010 d'un colloque à Paris sur « Handicap et sexualité » . Le député , qui a été missionné par le pour réfléchir à "l'évolution des mentalités et le changement du regard de la société sur les personnes handicapées", travaille sur un projet de loi pour légaliser les assistants sexuels . De nombreuses associations, dont l'APF ( ) et le CNCPH ( ), travaillent également sur le sujet . La ministre de la Solidarité et de la Cohésion sociale s'est déclarée le 6 janvier 2010 « rigoureusement opposée » au recours à des assistants sexuels pour les personnes handicapées . Concernant l’opposition de Roselyne Bachelot, Jean-François Chossy assurait le 7 janvier 2010 qu’ elle est susceptible d’évoluer pour avoir une approche humaine de ces difficultés » et que la clairvoyance progressive de la ministre s’inscrirait dans « l’évolution des mentalités et le changement de regard qu’on porte sur le handicap » .
En mars 2011, dans Clara Magazine, le docteur et féministe Muriel Salmona (médecin psychiatre) estime qu' il est illusoire et criminel de penser que l'on pourra contrôler et empêcher de très graves violences sexuelles si l’on autorise une assistance sexuelle aux personnes handicapées . »
À cette condamnation anticipée, les concepteurs d’une assistance sexuelle structurée opposent l’expérience suisse initiée depuis 10 ans par Ahia Zemp, psychothérapeute et féministe. Cette dernière, elle-même en situation de handicap, fut la créatrice de « l’Institut Handicap et sexualité-contre la violence sexualisée » qui luttait contre les violences faites aux femmes handicapées tout en formant des assistants et assistants sexuels : ces deux activités étant complémentaires à ses yeux .
En mars 2013, le relance le débat de la légalisation du statut d'assistant sexuel.
Le 21 mars 2013 , sénateur de l'Essonne, oppose une fin de non recevoir à l'assistance sexuelle qui « constitue une atteinte inacceptable aux droits et à la dignité des personnes humaines » .
En France, il existe deux à trois personnes qui se revendiquent Assistants-Sexuels. Un homme, menant une vie familiale épanouie dit-il, une femme à Marseille, et moi-même dans le département de l'Aude. Je suis un homme, et ai une certaine pratique. Jusqu'à ce jour, je n'ai accordé ce service qu'à un petit nombre de femmes, qui étaient demandeuses. Je pratique à mon domicile.
I. - Le chapitre IV du titre Ier du livre Ier du code de l'action sociale et des familles est ainsi modifié : 1° Avant l'article L. 114-1, il est inséré un article L. 114 ainsi rédigé : « Art. L. 114. - Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. » ; 2° L'article L. 114-1 est ainsi modifié : a) Le premier alinéa est remplacé par deux alinéas ainsi rédigés : « Toute personne handicapée a droit à la solidarité de l'ensemble de la collectivité nationale, qui lui garantit, en vertu de cette obligation, l'accès aux droits fondamentaux reconnus à tous les citoyens ainsi que le plein exercice de sa citoyenneté.
Je suis célibataire, un homme de 56 ans, j'ai fais l'amour avec un total de 4 femmes reconnues handicapées. Toutes, ont été demandeuses, ou, consentantes. Je ne regarde jamais leur apparence physique. Toutes ces femmes étaient : fortes, minces, grandes, petites. Je les ai toutes reçues à mon propre domicile. Et c'est là, justement, que je trouve cette force de partager un peu de mon bonheur avec des personnes handicapées, en souffrance. ».Je suis donc quelques jours par mois, assistant sexuel auprès de personnes handicapées en mal de tendresse, de caresses, d'humanité tout simplement.
En France, ce « travail » n'est pas officiellement reconnu, mais la loi du 11 février 2005, peut toutefois être prise en considération. Cette activité, ne peut être que impérativement bénévole j'exerce discrètement cette activité « presque militante » dont je suis fier. « En France nous sommes environ 4 personnes, à nous considérer comme aidant sexuel certifié en France, une formation à l'aide sexuelle en Suisse romande, où cette activité est tout à fait légale.
Alors que se tient aujourd'hui à Paris le premier colloque sur « Handicap et sexualité », et qu'un député UMP, Jean-François Chossy, travaille sur un projet de loi pour légaliser les assistants sexuels, j'ai décidé d'aider des handicapées, à réveiller une sexualité endormie, anesthésiée par des années de déni de leur corps.
« Une femme m'a confié que, pendant des années, elle s'était comme désincarnée pour supporter ses soins. Et puis, avec moi, elle a eu envie de redécouvrir un corps qui ne soit pas juste source de souffrance, mais de plaisir.»
« Je propose des rapports sexuels complets, mais je peux aussi, ne prodiguer que des caresses, manuelles, ou buccales, des cunnilingus, jusqu'a satisfaction de la demandeuse. Pour les hommes, je pratique la masturbation, et la fellation complète si hygiène respectée. J'offre des caresses pouvant aller jusqu'à l'orgasme et des corps-à-corps dans la nudité. » Femmes et d'hommes. « Je n'ai pas de limite supérieure d'âge, mais je n'accepte pas de moins de 20 ans, « Il y a des personnes qui ont juste envie d'avoir quelqu'un dans les bras. Ou de voir un corps dévêtu ». « L'autre jour, une femme m'a dit : je n'ai jamais été prise dans les bras d'une personne de l'autre sexe. J'aimerais connaître ça
L'intimité que j'offre est gratuite, mais « très enrichissante. Chaque rencontre est une aventure.
En France, il 'existe d'association mettant en contact handicapés et un assistant sexuel, à Limoux, dans l'Aude. Notre adresse Email :
handi-limoux@hotmail.fr
Voici l’interview complète de Christine Caruana assistante sexuelle
Interview de Christine Caruana, assistante sexuelle
Il y aurait, actuellement, moins de dix assistants
Interview de Christine Caruana, assistante sexuelle
En France. Si leur nombre est si faible et difficilement mesuré c’est que l’assistance sexuelle est illégale en France car cette pratique est assimilée à de la prostitution. Afin apprendre davantage sur l’engagement de ces assistants dont la vocation est de venir en aide aux personnes en situation de handicap, nous sommes partis à la rencontre de Christine Caruana. Assistante sexuelle, elle exerce bénévolement à Marseille depuis plusieurs années.
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Madame Caruana, pouvez-vous nous expliquer quelles ont été les raisons de v engagement en tant qu’assistante sexuelle ?
Cela c’est fait en deux temps. Tout d’abord en découvrant le monde du handicap puis par le contact de personnes handicapées. J’ai rencontré Madame Yvette Boyer, Présidente de l’association » Choisir sa vie « , le bureau e adhérents qui sont essentiellement des personnes handicapées. Si leur quotidien était sensiblement comparable au j’entendais leurs souffrances affectives et sexuelles. L’engagement de l’association « Choisir sa vie » en faveur reconnaissance d’une vie affective et sexuelle pour les personnes lourdement handicapées a motivé mon positionnement
Je peux dire que le colloque de Strasbourg en 2007 a été la base de ma réflexion. Cela a débouché sur un travail en gr sur une réflexion personnelle puis sur une formation complémentaire et un travail au sein de mon association. Tout dans le but de réussir et de faire le bon choix. L’assistance sexuelle est la réponse à un problème de société que sexualité de la personne handicapée.
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En quoi consiste votre activité auprès des personnes en situation de handicap qui appel à vous ?
Je propose de répondre à une demande de personnes lourdement handicapées. Mon activité consiste donc à :
Être éducatrice de santé sexuelle
Faire de l’éveil à la sexualité par le » toucher modelage « . Le » toucher modelage » est un massage a néanmoins le terme » massage » est réservé aux kinésithérapeutes uniquement
Les guider sur le chemin de l’autonomie sexuelle
Face aux difficultés à faire des rencontres, à l’isolement et à la solitude, nous avons mis en place des ateliers « séduction »
» depuis 3 ans au sein desquels nous effectuons :
Un travail personnel : lutte contre la timidité, relooking, expression , jeux de rôle…
Un travail avec les autres : apprendre a communiquer, ouvrir son cercle d’amis, savoir se présenter… Un travail pratique et de mises en situation : sorties, organisation de soirée, speed dating, internet…
Cet atelier a permis à nos candidats de réussir dans leurs rencontres et de retrouver une grande confiance en eux.
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Pourquoi avoir fait le choix de proposer ce type d’aide bénévolement ?
Je suis tenue de respecter la loi française car nos détracteurs n’ont pas compris le rôle de l’assistance sexuelle. Pour cela a été un travail d’expérimentation et une expérimentation n’est pas payante.
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Quels sont les bienfaits de l’assistance sexuelle pour les personnes lourdement handicapées ?
Un bien-être physique et moral
Se sentir un homme ou une femme libre de s’exprimer sur son intimité et donc être rassuré Une réappropriation de son corps dans sa globalité
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Selon vous, est-il nécessaire d’instaurer un cadre légal à cette activité ? Si oui, pourquoi
Ma principale attente se situe dans la modification de la loi. Elle représenterait le symbole de la reconnaissance de l’assistance sexuelle comme dans le film « THE SESSION ». Pour le moment nous travaillons sur une forme d’Assistance Affective Sensuelle et Érotique (toucher de modelage et bien-être) qui représente le résultat de mes quelques années d’expérimentations en respectant la loi, car c’est possible.
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Moi, Pascal, 50 ans, assistant sexuel
« J'ai une vie de couple riche et épanouie, une femme que j'aime, des enfants. Et c'est là, justement, que je trouve cette force de partager un peu de mon bonheur avec des personnes lourdement handicapées, en grande souffrance. » Pascal a 50 ans, un vrai métier de formateur hospitalier. Mais il est aussi, un ou deux jours par mois, assistant sexuel auprès de personnes handicapées en mal de tendresse, de caresses, d'humanité tout simplement.
En France, ce « travail » n'est pas autorisé par la loi, et peut même être assimilé à de la prostitution. Alors Pascal exerce discrètement cette activité « presque militante » dont il est fier. « Je suis le seul aidant sexuel certifié en France », explique celui qui a suivi, en 2008-2009, une formation à l'aide sexuelle en Suisse romande, où cette activité est tout à fait légale.
Alors que se tient aujourd'hui à Paris le premier colloque sur « Handicap et sexualité », et qu'un député UMP, Jean- François Chossy, travaille sur un projet de loi pour légaliser les assistants sexuels, Pascal a accepté de nous expliquer pourquoi il a choisi d'aider des handicapés moteurs à réveiller une sexualité endormie, anesthésiée par des années de déni de leur corps.
« Ils voient défiler des dizaines de soignants qui viennent leur prodiguer des soins d'hygiène. Alors ils ont appris à abandonner toute pudeur pour se mettre nus devant ces gens qu'ils connaissent à peine. » Pascal raconte : « Une femme de 35 ans m'a confié que, pendant des années, elle s'était comme désincarnée pour supporter ces soins. Et puis, avec moi, elle a eu envie de redécouvrir un corps qui ne soit pas juste source de souffrance, mais de plaisir .» Pascal s'est fixé certaines limites dans sa pratique. « Je ne propose pas de rapport sexuel complet, ni pénétration ni fellation. Mais j'offre des caresses pouvant aller jusqu'à l'orgasme et des corps-à-corps dans la nudité. » En revanche, il intervient auprès de femmes et d'hommes. « Je n'ai pas de limite supérieure d'âge, mais je n'accepte pas de moins de 30 ans, car la différence d'âge me gênerait. »
« Il y a des personnes qui ont juste envie d'avoir quelqu'un dans les bras. Ou de voir un corps dévêtu », confie Pascal.
« L'autre jour, une femme m'a dit : J'ai 54 ans et je n'ai jamais été prise dans les bras d'une personne de l'autre sexe. J'aimerais connaître ça avant de mourir… Ça m'a ému. »
Pascal n'est pas rémunéré. « Je demande juste le remboursement des frais de déplacement. » Un choix qu'il a fait pour ne pas qu'on l'accuse de se prostituer, « mais je trouverais plus sain d'être payé, comme dans les autres pays ».
L'intimité qu'il offre est gratuite, mais « très enrichissante. Chaque rencontre est une aventure. L'émotion est là, et on se rend compte que la beauté peut se réveiller même dans un corps blessé, meurtri, abîmé ».
Kinésithérapeute et psychologue de formation, Pascal a conscience de faire quelque chose de particulier,
« d'extraordinaire », dit-il. « Ce que je fais n'est pas la mission des personnels de santé. C'est important de le dire car j'entends déjà nos opposants s'insurger du fait que si on légifère sur les aidants sexuels, on va obliger les infirmières à faire ce qu'on fait. Ce n'est pas le cas. »
Pour Pascal, la formation d'aidant sexuel est « essentielle ». « Elle nous apprend à savoir où on en est et où en est la personne handicapée pendant le moment d'intimité. c'est important. » En France, il n'existe pas d'association mettant en contact handicapés et ces assistants sexuels. Et pour cause : une telle association serait accusée de proxénétisme. Mais les personnes passent par des associations basées à l'étranger, comme Sexualité et handicap pluriels (SEHP), en Suisse, où Pascal a reçu sa formation.
Colloque « Handicap et sexualité », dès 9 h 15 à l'Hôtel de Ville de Paris. Le Parisien
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